
Ituri : La société civile exige la levée de l’état de siège et propose des solutions pour une transition réussie
Lors de la visite de la Première ministre Judith Suminwa à Bunia samedi dernier, la coordination provinciale de la société civile de l’Ituri a réitéré son appel pressant au président de la République pour une levée immédiate de l’état de siège. Cette mesure, en place depuis mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, est jugée inefficace par de nombreux acteurs sociaux, politiques et religieux.
Des recommandations concrètes pour une transition
Dieudonné Lossa, président de la société civile, a plaidé pour une transition encadrée après la levée de l’état de siège. Selon lui, cette période transitoire devrait être dirigée par un commissaire spécial appuyé par quatre adjoints, chacun représentant un territoire de la province.
« Pendant cette transition, d’une durée maximale de six mois, il est essentiel d’organiser les élections des gouverneurs. Nous demandons également la libération de tous les prisonniers politiques arrêtés sous l’état de siège en Ituri », a déclaré Dieudonné Lossa devant la Première ministre, sous les applaudissements des forces vives présentes.
Il s’est également réjoui de la présence du ministre de la Justice dans la délégation gouvernementale, espérant qu’il prendra en charge ce dossier sensible.
Le soutien des confessions religieuses et de l’UNADI
Outre la société civile, des confessions religieuses et des représentants des Associations dont UNADI ont également exprimé leur mécontentement face à la prolongation de l’état de siège. Ils ont insisté sur l’urgence de son retrait, arguant que cette mesure spéciale n’a pas permis de rétablir la paix durablement dans la région.
La réponse de la Première ministre
Judith Suminwa a assuré avoir pris note des revendications exprimées par la société civile et les autres parties prenantes. Elle a promis de transmettre leurs recommandations au président Félix Tshisekedi, affirmant que l’évaluation de l’état de siège fait partie des priorités de son gouvernement.
Un bilan largement contesté
Depuis son instauration, l’état de siège, censé ramener la sécurité et la stabilité dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, est de plus en plus critiqué. Selon plusieurs observateurs, cette mesure a échoué à éradiquer les groupes armés et à protéger les populations civiles. La société civile, ainsi que d’autres acteurs locaux, estiment que des approches alternatives et inclusives sont nécessaires pour mettre fin aux violences dans ces régions.
La pression monte sur le gouvernement congolais, qui est appelé à reconsidérer une politique jugée inefficace et coûteuse, tout en proposant des solutions viables pour assurer une transition pacifique et organisée.
Charlie Omba
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