La liberté de la presse en Ituri connaît une dégradation inquiétante, alerte l’ONG Journaliste en Danger (JED) dans son récent rapport consacré aux violations de la liberté d’expression en République démocratique du Congo, notamment dans l’espace numérique. Entre les pressions du pouvoir central et la présence des groupes armés, les journalistes se retrouvent en première ligne, souvent pris pour cibles dans l’exercice de leur métier.

Selon JED, les professionnels des médias en Ituri font face à une diversité de menaces : arrestations arbitraires, intimidations, confiscation de matériel, fermeture de radios, agressions physiques et autres formes d’entraves. Le rapport pointe la responsabilité de plusieurs acteurs, parmi lesquels des autorités militaires, des miliciens, des agents de services de sécurité et même certains responsables politiques locaux. Des cas de bouclages ciblés et de saisies d’émissions critiques y sont aussi documentés.

L’organisation note par ailleurs un recul alarmant de la liberté d’expression en ligne, en particulier dans les zones en proie aux conflits. La publication d’informations sur les réseaux sociaux est de plus en plus perçue comme un acte de défiance, exposant les journalistes à des représailles. Plusieurs animateurs radio et blogueurs auraient reçu des menaces directes ou ont été contraints de se cacher après avoir diffusé des contenus jugés sensibles.

Pour JED, cette situation exige une action urgente afin de garantir un environnement sécurisé aux professionnels des médias, acteurs essentiels dans la lutte contre la désinformation et dans l’accès du public à une information fiable.

Rachidi Kudra, depuis Bunia