Ituri : Journée de l’enfant africain, l’ONG AMAB peint un tableau sombre de la situation des enfants
La journée de l’enfant africain est célébrée chaque 16 juin.
Dans la province de l’Ituri, cette journée a été célébrée ce jeudi 20 juin 2024 à Bunia par l’Association des Mamans Anti-Buaki (AMAB).
Dans un cadre d’échange, les enfants de la ville de Bunia ont agréablement passé cette journée ensemble avec la structure regroupant des femmes vulnérables et des filles.
«Tous ces enfants qui sont dans la rue, sont entrain de passer une situation difficile, parce qu’ils sont petits, ne disent rien mais dans leur cœur, ils sont entrain d’accueillir des plaintes. Sur le plan physique, ils sont souvent tabassés, on leur jete de l’eau lorsqu’ils s’approchent devant des véhicules pour quémander. Sur le plan psychologique, ils sont exposés au traumatisme quotidien, alors parmi les groupes d’enfants, nous avons des enfants devenus handicapés pendant qu’ils ont été victimes des acteurs des miliciens, lors des attaques, ces enfants sont blessés et sont nombreux dans la communauté, il y aussi des enfants victimes de violence sexuelle. Ils sont là, mais aussi les enfants nés par viol, les enfants subissant la marginalisation, les menaces et le mépris dans la communauté.», indique Béatrice Dive.
Cependant, elle souligne les conséquences de la guerre sur l’éducation des enfants.
«L’ orphelinage, le non accompagnement, chômage, déscolarisation, un enfant qui étudiait quant il était dans son village, mais lors qu’il est à Bunia, il n’étudie pas. Certains enfants leurs parents ont été tués pendant la guerre manquent les gens pour les scolariser, d’autres impacts sur la vie des enfants sont, les tueries, les menaces, consommation de drogue, agressivité, discours des haines, la pauvreté, l’attroupement des enfants dans des sites de déplacés, la promiscuité, la pauvreté, le non accès à l’éducation, les troubles et autres. Pourquoi ces enfants là ne peuvent-ils pas étudier ? les enfants de l’Ituri sont particulièrement touchés, leurs droits fondamentaux, alimentation, nutrition, scolarisation, protection, logement sont vraiment violés comme attestent plusieurs rapports de la protection du droit des enfants.», ajoute la coordonnatrice de l’AMAB.
Par ailleurs, elle recommande aux groupes armés de rejoindre le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S), en vue de pacifier la province de l’Ituri pour permettre l’accès à l’éducation à ces enfants.
Pendant la cérémonie quelques enfants victimes des attrocites présent dans la salle, ont exprimé leurs sentiments à Ituri.cd.
«Je m’appelle Salama je proviens du site Kigonze, nous étions chez nous, j’étudiais bien, mais j’ai laissé les études au niveau de 8ème année par manque des moyens. Mon village était à Largu dans le territoire de Djugu, nous y vivions avec nos parents dans une vie difficile. Parfois, nous mangions et de fois, on manquait. Je demande aux autorités, de mettre fin à la guerre pour qu’on puisse retourner dans nos villages.», a déclaré cette jeune fille en swahili.
«Je proviens de Simbiliabo. j’ai fui de chez nous à cause de la femme de mon père qui me traitait mal. Avant j’étudiais à Unja, mais actuellement je n’étudie pas.», a déclaré un autre garçon âgé de 12 ans.
La province de l’ituri est secouée par des violences des groupes armés depuis plusieurs années maintenant et cela impacte négativement la situation éducative des enfants.
Rachidi Kudra