Une nouvelle tragédie secoue la prison centrale de Mambasa, en Ituri. Malgré la libération récente de plusieurs détenus, intervenue après les vives alertes lancées la semaine dernière par des acteurs locaux, un autre prisonnier a trouvé la mort ce samedi 22 novembre 2025. Selon des sources concordantes, la victime aurait succombé au manque de nourriture, à l’absence de soins médicaux et aux conditions de détention jugées extrêmement précaires.

Les témoignages recueillis font état d’une situation humanitaire critique : rationnement quasi inexistant, maladies non prises en charge et surpopulation chronique. Pour plusieurs défenseurs des droits humains, cette nouvelle mort n’est que la conséquence d’un système carcéral défaillant qui persiste malgré des interpellations répétées.

Des arrestations arbitraires pointées du doigt

Au-delà des conditions de détention, des voix locales dénoncent également des pratiques jugées abusives au sein de l’appareil judiciaire. Le responsable de l’auditorat militaire détaché à Mambasa est accusé d’ordonnances d’arrestations arbitraires, contraires au respect des droits fondamentaux des citoyens.

Bruno Akilisende Exaucé, coordonnateur de la Dynamique des Acteurs Sociopolitiques de l’Ituri, se dit profondément préoccupé par la répétition de ces drames. Il affirme avoir recommandé l’audition du magistrat militaire mis en cause par sa hiérarchie, tout en s’interrogeant sur le silence du département des droits de l’homme de la MONUSCO, pourtant actif dans la région.

« Nous ne comprenons pas l’absence de réaction. Comment de telles violations peuvent-elles se poursuivre sans un suivi clair des institutions chargées de protéger les droits humains ? », déplore-t-il.

Face à cette situation qui risque d’entraîner d’autres pertes en vies humaines, Bruno Akilisende appelle les autorités compétentes, la société civile et les organisations de défense des droits humains à intervenir rapidement pour rétablir l’ordre, améliorer les conditions de détention et faire respecter les droits des prisonniers.

Rachidi Kudra, depuis Bunia