La chefferie des Walese Vonkutu, située au sud du territoire d’Irumu, en province de l’Ituri, a de nouveau été le théâtre d’une attaque sanglante. Dans la nuit du 30 janvier 2025, les terroristes des Allied Democratic Forces (ADF) ont mené trois assauts successifs contre les localités de Kathwakasoya, Mataha et Ndalya, faisant au total 28 victimes civiles.

Selon le coordonnateur de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), antenne d’Irumu, qui s’est confié à Ituri.cd, le bilan est particulièrement lourd. Dans le détail, 23 personnes ont été massacrées à Kathwakasoya, quatre autres à Mataha, et une dernière a été exécutée dans la zone tampon de Salamu na Bibi, à Ndalya. Outre ces pertes humaines, les assaillants ont également incendié deux motos appartenant à des habitants locaux.

Face à cette recrudescence de la violence, les populations locales, déjà éprouvées par des attaques répétées, expriment leur désespoir et leur incompréhension.

« Nous ne savons pas combien de litres de sang doivent encore couler avant que les autorités prennent des mesures décisives pour éradiquer les ADF », déplore le militant des droits humains.

Ces attaques auraient été contrées par des jeunes volontaires locaux, surnommés les « Wazalendo », qui tentent de défendre leurs villages malgré leurs moyens limités. Cependant, l’insécurité reste alarmante dans cette région sous état de siège, où les ADF semblent circuler librement.

Malgré la violence de l’assaut, plusieurs otages ont pu être libérés. Un enfant âgé de trois ans a été retrouvé vivant, bien que l’identité de ses parents demeure inconnue à ce jour. Ce drame met une nouvelle fois en lumière la détresse des populations locales, forcées de fuir leurs villages ou de vivre dans une peur constante.

Christophe Munyanderu, activiste de la CRDH dénonce également la passivité de l’opération « Suja », menée par les forces coalisées FARDC-UPDF (Forces armées de la RDC et armée ougandaise), censée neutraliser les ADF dans cette zone. Selon lui, les civils continuent de périr en grand nombre, malgré la présence militaire.

Depuis le début de l’année 2025, la chefferie des Walese Vonkutu a déjà enregistré plus d’une cinquantaine de morts, perturbant profondément la vie quotidienne des habitants. L’éducation, l’économie et l’agriculture sont en plein déclin, alors que la peur paralyse toute tentative de reprise normale des activités.

Face à cette tragédie, la population et les organisations locales appellent une fois de plus les autorités à agir avec fermeté pour mettre fin à ces massacres et restaurer la paix dans l’Ituri.

Olivier Okande, depuis Komanda