Dans la chefferie de Walendu Bindi, territoire d’Irumu (province de l’Ituri), la reprise scolaire se fait attendre pour de nombreux enfants. Trois semaines après la rentrée nationale, plusieurs élèves n’ont toujours pas regagné le chemin de l’école. En cause : l’exploitation artisanale de l’or dans le carré minier « Grâce à Dieu » à Mblito, qui attire de nombreux mineurs, au détriment de leur scolarité.

Selon la société civile locale, ce phénomène touche en particulier les enfants orphelins et les jeunes filles mères, qui étaient jusque-là scolarisés par leurs propres moyens. Aujourd’hui, ils privilégient les gains rapides qu’offre la mine, au détriment de leur avenir éducatif.

 » Depuis la rentrée, les enfants ne sont pas revenus à l’école. Beaucoup sont à Mblito, attirés par l’argent facile. Ce sont en majorité des orphelins et des filles mères. Ils abandonnent leurs études pour survivre « , alerte Nadin, membre de la société civile locale.

Face à cette situation, cette structure citoyenne multiplie les campagnes de sensibilisation auprès des familles et des leaders communautaires présents dans les zones minières, pour tenter de ramener ces enfants à l’école.

 » Nous avons commencé par sensibiliser les leaders locaux afin qu’ils n’acceptent pas la présence d’enfants dans les zones minières. Lorsqu’un enfant découvre de l’argent jeune, il oublie l’école. Nous demandons aussi aux exploitants de vérifier l’âge des mineurs et de libérer ceux qui devraient être sur les bancs de l’école « , poursuit Nadin.

La société civile appelle à une prise de conscience collective pour lutter contre le travail des enfants dans les mines et promouvoir une éducation inclusive. Elle rappelle que la chefferie de Walendu Bindi ne pourra bâtir un avenir stable que sur la base d’une jeunesse instruite et responsable.

Saint Olivier Eloim – Depuis Gety, territoire d’Irumu