
Irumu : Découverte d’un nombre vertigineux de cadavres à Bwanasura
Une découverte macabre a secoué le village de Bwanasura, dans le territoire d’Irumu, où 12 corps de civils ont été retrouvés à l’ouest du village, victimes présumées des rebelles ADF (Forces Démocratiques Alliées). Les corps, en état de décomposition avancée, ont été enterrés sur place par des volontaires locaux en raison de l’impossibilité de les transporter.
Depuis le samedi 4 janvier, des jeunes volontaires ont entrepris des fouilles dans les forêts de la région, située à l’ouest de la Route Nationale 4, dans le groupement Bandavilemba, chefferie de Walese Vonkutu. Selon Christophe Munyanderu, défenseur des droits humains et coordonnateur de l’ONG CRDH (Convention pour le Respect des Droits Humains), quatre corps ont été inhumés le samedi et huit autres le dimanche 5 janvier.
« La situation sécuritaire ne fait qu’empirer. Nous avons retrouvé ces corps dans un état déplorable, ce qui témoigne de la violence brutale de ces attaques. Ces meurtres sont attribués aux terroristes ADF, qui continuent de semer la terreur dans la région », a déclaré Christophe Munyanderu.
Face à cette recrudescence de la violence, M. Munyanderu interpelle directement le président Félix Tshisekedi, rappelant son rôle en tant que garant de la sécurité nationale. Il demande des actions concrètes pour mettre fin à cette guerre qui perdure dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
« Le gouvernement congolais doit allouer des fonds conséquents aux opérations militaires contre les ADF, comme cela est fait pour la guerre contre le M23 dans le Nord-Kivu. De plus, il est impératif d’améliorer les conditions de vie des militaires des FARDC (Forces Armées de la RDC) déployés sur le terrain et d’augmenter leurs effectifs. Sans cette volonté politique, cette guerre ne prendra jamais fin », a-t-il ajouté.
Le territoire d’Irumu, en Ituri, est depuis des années le théâtre de violences intenses, notamment en raison des incursions des ADF, un groupe armé d’origine ougandaise. Ces massacres récurrents témoignent de l’incapacité des forces de sécurité à protéger les civils et soulignent l’urgence d’une réponse robuste et coordonnée.
Les habitants de Bwanasura et des environs vivent dans la peur constante, pris au piège entre les attaques des groupes armés et l’insuffisance de la réponse des autorités nationales.
Christophe Munyanderu conclut son appel avec gravité :
« Si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités, cette tragédie humaine continuera de s’aggraver. Nos vies ne devraient pas être réduites à des statistiques. Nous méritons la paix. »
Le massacre de Bwanasura est un rappel poignant des souffrances que subissent les populations de l’Est congolais. Il reste à voir si cet énième appel à l’action poussera les autorités à agir avec détermination contre les groupes armés qui ravagent la région.
Rédaction
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