La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé ce samedi une relocalisation temporaire de son personnel non essentiel à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Cette décision intervient dans un contexte de détérioration accrue de la situation sécuritaire, notamment dans les environs de la ville, où les affrontements entre les FARDC, soutenues par la milice Wazalendo, et les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, s’intensifient.

Dans un communiqué publié ce samedi, la MONUSCO précise que cette mesure vise à garantir la sécurité de son personnel tout en maintenant les opérations essentielles sur le terrain.

« Cette relocalisation n’affecte en rien l’engagement indéfectible de l’ONU à fournir une aide humanitaire et à protéger les civils au Nord-Kivu », indique le communiqué.

Malgré l’évacuation de son personnel administratif, la MONUSCO assure que ses équipes essentielles restent sur le terrain pour poursuivre les activités cruciales. Ces missions comprennent la distribution d’aide alimentaire, l’assistance médicale, l’hébergement et la protection des communautés les plus vulnérables.

La mission onusienne affirme également travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales et les partenaires humanitaires afin de garantir la sécurité des civils et la continuité des aides vitales.

Une escalade des tensions aux portes de Goma

Depuis jeudi, des combats violents opposent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par la milice Wazalendo, aux rebelles du M23. Les affrontements se concentrent principalement autour de Sake, une localité située à moins de 24 kilomètres de Goma, selon plusieurs sources locales.

Face à cette menace croissante, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont récemment appelé leurs ressortissants à quitter la ville. Cette alerte internationale reflète l’aggravation de la crise sécuritaire qui menace de plus en plus la stabilité de cette région stratégique.

La relocalisation partielle du personnel de la MONUSCO s’inscrit dans un effort de précaution, mais témoigne également de la complexité de la situation. Alors que les rebelles du M23 continuent d’avancer, les défis humanitaires augmentent. Les habitants de Goma et des environs restent dans une situation de grande vulnérabilité, nécessitant des interventions coordonnées et continues pour répondre aux besoins urgents.

Pour l’heure, la MONUSCO réaffirme sa détermination à soutenir les populations locales tout en répondant aux défis sécuritaires posés par cette crise qui fragilise encore davantage la région.

Rachidi Kudra, depuis Bunia