FOOT : Violence dans le Football à Lubumbashi : Le Derby Lushois en Danger
Le derby lushois, autrefois célébré comme une fête du football et un symbole d’unité sociale, a sombré dans la violence et les affrontements. Le match très entendu entre le FC Saint-Éloi Lupopo et le Tout-Puissant Mazembe, considéré comme un événement majeur du football katangais, est désormais le théâtre de bagarres fréquentes entre les fervents supporters des deux clubs.
Les stades de Mazembe à Kamalondo et de Kibasa Maliba à la Kenya, qui devraient être des lieux de passion sportive, se sont transformés en champs de bataille. Les jeunes supporters, souvent manipulés par des militants politiques, se livrent à des actes de violence qui vont des altercations physiques aux dégradations matérielles, en passant par des échanges d’insultes.
Le lien entre football et politique à Lubumbashi est devenu indissociable. Les présidents des deux clubs, Jacques Kyabula pour le FC Lupopo et Moïse Katumbi pour le TP Mazembe, sont des figures politiques influentes, à la tête de partis régionaux : Action pour la rupture et le développement (ARDeV) et Ensemble pour la République. Ainsi, les matchs, au lieu de promouvoir le fair-play, deviennent des occasions de défendre des idéologies politiques.
Le dernier affrontement, qui a eu lieu le 2 novembre au stade Frédéric Kibasa Maliba, a tragiquement abouti au décès de Doudou Muka Kapena, tué à coups de machette lors d’une dispute. Malgré les efforts des secours pour le sauver au centre médico-sportif, sa vie n’a pas pu être sauvée. Le TP Mazembe a fermement condamné cet acte de violence, le qualifiant de contraire aux valeurs du sport. Le corps de la victime reste à la morgue du Centre hospitalier de la Kenya, en attendant son identification par sa famille.
Les blessures et les actes de vandalisme sont désormais monnaie courante lors de ces derbys, soulignant la dangereuse tournure que prend le clasico lushois. Ce qui était autrefois une rivalité sportive saine s’est transformé en un environnement hostile, où les menaces et les agressions physiques illustrent la dégradation de l’esprit sportif et des relations entre les supporters.
Le football, qui devrait être un vecteur de plaisir et de rassemblement, risque de perdre son essence à Lubumbashi si cette spirale de violence continue.
César Marcelo depuis Lubumbashi
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