À Eringeti, dans le groupement Bambuba-Kisiki, territoire de Beni au Nord-Kivu, le nom de Kasereka Kamangura Arsène résonne désormais avec tristesse. Âgé de 21 ans, taximan connu pour son énergie et sa discrétion, il a été retrouvé sans vie le jeudi 7 août, cinq jours après avoir disparu.

Son destin s’est brisé à Auma, un hameau champêtre situé à une heure et demie de marche à l’ouest d’Eringeti. C’est là que sa famille, épaulée par les autorités et la Croix-Rouge, a mis un terme à des jours d’angoisse en découvrant son corps, dissimulé sous des sacs et enterré à la hâte.

Selon son frère, Kambale Kamangura Jean de Dieu, Arsène s’était rendu au champ pour presser de l’huile de palme avec d’autres jeunes. Mais le travail a viré au drame.

« Quelques jours plus tard, il ne donnait plus signe de vie. Nous avons fini par comprendre qu’il aurait été exécuté puis enterré clandestinement par ses bourreaux, qui se sont enfuis avec sa moto », confie-t-il, la voix chargée d’émotion.

Les premières enquêtes pointent vers un différend avec ses “négociateurs” qui aurait mal tourné. La Police nationale congolaise a ouvert une instruction et plusieurs suspects ont déjà été arrêtés, selon des sources locales.

Arsène laisse derrière lui le souvenir d’un jeune homme travailleur, prêt à se lever tôt pour nourrir les siens. Sa disparition tragique rappelle la vulnérabilité des habitants d’Eringeti, pris entre la précarité et l’insécurité.

Rédaction