Face à la persistance de l’instabilité dans l’est de la République démocratique du Congo, quatre grandes figures politiques de l’opposition (Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sesanga) ont lancé un appel pressant à la mobilisation nationale autour de l’initiative de dialogue menée conjointement par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC).

Dans une déclaration conjointe rendue publique le 30 avril 2025, ces leaders saluent les récents efforts diplomatiques, tels que la déclaration entre Kinshasa et la rébellion M23/AFC, ainsi que les principes adoptés à Washington entre la RDC et le Rwanda. Toutefois, ils estiment que ces démarches, bien que louables, demeurent insuffisantes pour garantir une paix durable tant que les causes profondes de la crise ne sont pas traitées de manière inclusive et congolaise.

Pour un dialogue véritablement congolais

Les quatre leaders insistent sur l’importance d’un dialogue endogène, affirmant que les solutions importées ne peuvent répondre de manière adéquate aux réalités congolaises.

« Seuls les Congolais peuvent guérir les blessures de leur nation », martèlent-ils. Dans cette logique, ils expriment un soutien sans réserve à l’initiative CENCO-ECC, qu’ils considèrent comme la seule plateforme nationale inclusive orientée vers une paix juste et durable.

Une synergie des efforts régionaux et internationaux réclamée

Reconnaissant le rôle des acteurs internationaux, les signataires plaident pour une concertation entre toutes les initiatives en cours (celles de l’Union Africaine, de Doha et de Washington) avec pour boussole l’initiative religieuse congolaise. Ils appellent à une coordination rigoureuse entre les efforts diplomatiques pour éviter la dispersion des actions et maximiser leur impact sur le terrain.

Gouvernance, souveraineté et justice au cœur des préoccupations

L’opposition met également en lumière les maux qui gangrènent le pays : mauvaise gouvernance, violations des droits de l’homme, fraude électorale, exploitation illégale des ressources naturelles et remise en cause de la souveraineté nationale. Selon eux, aucune paix ne peut être durable sans justice, transparence et respect de l’État de droit.

Ils saluent néanmoins la déclaration des principes de Washington du 24 avril 2025, qui réaffirme l’intangibilité des frontières et le respect de la souveraineté des États. Mais ils appellent à une vigilance accrue, notamment en ce qui concerne l’intégration régionale, qui doit se faire dans le strict respect des droits souverains des nations sur leurs ressources.

Pendant ce temps, Kinshasa poursuit ses efforts

De son côté, le gouvernement congolais continue de déployer ses efforts diplomatiques et sécuritaires en vue d’un retour à la paix dans l’Est du pays. Cependant, pour l’opposition, seule une implication directe de la population congolaise à travers des mécanismes inclusifs, comme ceux proposés par la CENCO-ECC, pourra créer les conditions d’une stabilité réelle et durable.

Robyson Banza depuis Kasaï Oriental