L’interpellation du journaliste Rachidi Koudra continue de susciter des réactions en Ituri. Après la mobilisation de la corporation journalistique, c’est au tour de Christian Shauri, coordinateur des Jeunes Leaders, une structure juvénile engagée dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale, d’exprimer son indignation.

Dans une déclaration publique ce mardi, Christian Shauri a regretté ce qu’il qualifie d’« acte qui compromet le processus de réconciliation » entre la presse locale et la mairie de Bunia. Selon lui, l’arrestation du journaliste est intervenue alors que les deux parties étaient déjà engagées sur la voie d’une médiation facilitée par sa structure.

Un processus fragilisé ?

« Nous sommes désolés de constater que, dans un processus de réconciliation entre le maire de la ville et les journalistes, il y a des interpellations qui risquent de compromettre la procédure de négociation et la bonne harmonie entre les deux parties », a-t-il déclaré avec fermeté.

Christian Shauri a rappelé que la mairie de Bunia, tout comme les représentants de la presse, avaient été consultés par les facilitateurs et que le dialogue progressait « étape par étape ».

« Nous étions dans la bonne voie de trouver une solution à cette crise », a-t-il souligné, avant de regretter des actes qui « frisent la confiance » et risquent d’alimenter la méfiance.

Tout en se réjouissant de la libération de Rachidi Koudra, Christian Shauri a exhorté les deux camps à créer un climat apaisé, exempt de pressions.

« Si une plainte avait déjà été déposée par l’une des parties, elle doit être retirée. Les journalistes doivent se sentir en négociation sans pression, de même que la mairie », a-t-il plaidé.

« Ne pas offrir la crise aux ennemis de la paix »

Shauri a insisté sur l’importance de la collaboration entre la mairie et le « quatrième pouvoir », rappelant que « la crise ne pourra bénéficier qu’aux ennemis de la paix ». Il appelle donc à un sens élevé de responsabilité de part et d’autre, afin que la facilitation aboutisse à une cohabitation pacifique et une collaboration institutionnelle bénéfique à la ville de Bunia.

Le coordinateur des Jeunes Leaders a invité la population, les journalistes et les autorités municipales à « travailler pour la paix » et à « éviter toute frustration qui bloquerait le processus ».

Rédaction