Nouveau tournant dans le bras de fer judiciaire entre Kinshasa et Kigali. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), siégeant à Arusha, a déclaré ce jeudi 26 juin recevable la requête introduite par la République démocratique du Congo contre le Rwanda. Toutes les exceptions soulevées par Kigali ont été rejetées, ouvrant la voie à l’examen du fond du dossier.

Déposée le 2 décembre 2024 par le vice-ministre de la Justice de la RDC sous la référence 007/2023, cette plainte accuse le Rwanda de soutenir activement le mouvement rebelle M23, responsable de graves violations des droits humains dans l’Est de la RDC.

Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), salue une décision historique :

« La Cour s’est déclarée compétente pour juger les faits, et la requête de la RDC a été jugée recevable. Le Rwanda doit désormais présenter sa défense dans un délai de 90 jours. »

La démarche congolaise ne s’est pas improvisée. En janvier 2025, Kinshasa avait organisé un important atelier réunissant plus de 500 experts, juristes, diplomates et membres de la société civile pour consolider le dossier. À l’appui : vidéos, photos, témoignages accablants et documents officiels.

Le ministère de la Justice a salué cette décision dans un communiqué officiel :

« La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples se déclare compétente et requête de Kinshasa recevable. Félicitations au président Félix Tshisekedi. Front judiciaire en marche. »

Cette victoire judiciaire vient renforcer la stratégie diplomatique de la RDC, qui a déjà marqué des points ces derniers mois au Conseil de sécurité de l’ONU, où plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer l’agression dont le pays est victime.

En recourant aux instruments du droit international, la RDC confirme sa détermination à défendre sa souveraineté et à tenir pour responsables les États ou acteurs impliqués dans la déstabilisation de son territoire.

Robyzon Banza, depuis Kasaï-Oriental