Bunia : une déplacée de guerre de 16 ans engrossée par un inconnu à cause de 500FC

À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, une jeune fille de 16 ans, déplacée de guerre dans le site de Kigonze regrette ce qu’elle est devenue. Elle qui aspirait devenir enseignante à l’école secondaire de son entité, n’a plus les moyens de s’en sortir et atteindre son objectif.

« À chaque fois que je pense à ce que mon père me disait à propos de ma vie, j’ai des larmes aux yeux », a-t-elle indiqué, en pleurant, avant de poursuivre :

« J’étais vierge à mon arrivée à Bunia. Je n’avais que 13 ans. Une année après, la vie était devenue très difficile. Je suis orpheline de père et ma mère est une mutilée. Je devais commencer à exercer des petits commerces pour tant soit peu subvenir aux besoins de ma petite famille. C’était le début de mon cauchemar. »

La jeune fille vend des ananas dans les rues de Bunia. Un jour, elle rencontre un garçon qui lui propose d’acheter tous ses ananas, à condition qu’elle fasse l’amour avec lui.

« J’avais déjà faim, il faisait trop tard et je n’avais rien vendu », explique-t-elle. « J’ai donc fait semblant d’accepter, en lui promettant de venir demain pour coucher avec lui. Mais il m’a forcée…. J’étais tombée enceinte sans que je sois au courant. Depuis ce jour-là, je n’ai jamais revu ce garçon. »

Après l’avoir deviergée et engrossée, ce garçon n’avait donné que 500fc à la fille, promettant compléter le reste du montant convenu le jour suivant. cette jeune fille, est aujourd’hui mère d’une petite fille de deux ans. Elle ne peut plus aller à l’école et doit s’occuper de sa fille.

Il ya lieu de souligner que dans les sites de déplacés, de nombreux cas de grossesses précoces et non désirées sont enregistrés, en raison notamment de l’irresponsabilité des parents qui manquent de sources de revenus stables.

Il faut dire que la vie d’une personne déplacée à Bunia s’est enfoncée dans un gouffre de souffrance insupportable depuis un an et demi déjà, avec la cessation de l’assistance des ONG et du gouvernement congolais. Cette catégorie de personnes forcée à tout faire pour survivre a rapidement subi les conséquences amères de sa situation.

Alors que toutes les catégories de personnes peuvent rester dans les sites de déplacés de guerre, les adolescentes doivent bénéficier d’un encadrement particulier pour protéger leur avenir déjà compromis.

Papy Kilongo

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