Bunia : surtaxation au marché central, une maximisation des recettes ou une cupidité de la mairie ?
Au marché central de Bunia comme tout autre marché de la ville, les marchands sont mécontents. A la base de ce mécontentement, la maltraitance de la part de mairie de la ville de Bunia d’un côté et de la brutalité de l’autre, accompagnée de l’imposition.
Tout a commencé par le bon vouloir de la mairie, de moderniser les marchés de la ville, à l’instar de son bureau administratif.
Au marché central par exemple, les anciens hangars ont été remplacés par des nouveaux, initiative du maire sortant, l’actuel Commissaire Provincial John Cabwine Wamuhigwa, sous l’œil regardant du Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny.
Au stade actuel, la surtaxation de ces marchés divise les autorités urbaines des marchands. Une taxe journalière qui coûtait 500 franc congolais, s’élève actuellement à 1.000 Fc par jour. Sujet des plaintes, mécontentement, soulèvement des petits commerçants qui contestent le payement de cette dernière à ce coût inhabituel.
Qu’en est-il de cette taxe ?
Dans l’édit budgétaire de la province de l’Ituri d’avant l’entrée en vigueur de la mesure exceptionnelle de l’état de siège, il est prévu le payement de 0.5$ par jour comme taxe journalière au marché central de Bunia.
A l’époque de fixation de ce prix, le taux d’échange était presque de 1.000Fc à 1.200fc pour un dollar américain. Partant de ce moment, les commerçants devraient payer 500 Fc équivalents à 0,5$.
L’applicabilité de cette taxe au taux du jour poserait problème, à cause de la situation sécuritaire et de la conjoncture médiocre actuelle, imposée par la dépréciation de la monnaie congolaise face au dollar américain et autres devises, l’insécurité également réduit l’épanouissement des activités économiques et commerciales de la population.
Pour question de redevabilité et de responsabilité, les autorités compétentes avaient, depuis longtemps, jugé utile de maintenir le prix de la taxe journalière à 500 Fc, nonobstant le taux du dollar.
Cette hausse est-elle liée à la cupidité ?
Dans un micro baladeur accordé à la population marchande, en tout cas, elle (la population marchande) ne voit que la gourmandise du Commissaire Principal Mbuyi Kola Jean-Bosco, l’actuel maire de la ville de Bunia.
«[…] Il nous a imposé de payer assez d’argent pour la modernisation du marché central de Bunia[…] Pour occuper un étalage, il nous fallait avoir au minimum 100$[…] Il ne fait que nous imposer selon son vouloir sans tenir compte de nos limites et moyens[…]» se sont-ils plaints certains marchands.
Un autre groupe d’indiqué dans la foulée ;
«[…] Ils ne font que construire des immeubles en nous vidant les poches[…] Nous n’avons même pas des capitaux consistants, le maire de la ville n’a même pas pitié des déplacés qui œuvrent avec moins de 5.000fc congolais comme capital […]», d’ajouter :
«[…] Ils comprennent que l’état de siège tend à sa fin, c’est comme ça, ils veulent amasser beaucoup d’argent avant de partir […]» , a lancé entendre un autre petit commerçant.
Les indices sont visibles. Dans le souci de moderniser les marchés de la ville de Bunia soient meilleurs. Cependant, la population marchande en général n’est pas en mesure de payer 1000Fc chaque jour, surtout qu’elle est composée des personnes déplacées de guerre.
Avant cette mise en application, une série de sensibilisation aurait pu être mise sur pied, afin de sensibiliser cette population sur le devoir fiscal.
En outre, des rencontres d’imposition et ou d’information ne suffisent pas pour basculer d’un prix à un autre. Malheureusement, cette autorité urbaine n’entretient pas des bonnes relations avec des maisons de média en ville. Ce genre de travail de sensibilisation devrait également être fait par des radios pour préparer psychologiquement la population marchande.
Signalons qu’avant le départ du Commissaire Provincial John Cabwine Wamuhigwa, la mairie de Bunia était dans quelques mois seulement, revêtue d’une nouvelle robe, avec les moyens du bord et sans la hausse de la taxe.
Rédaction