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Bunia : Spoliation ou réajustement contractuel ? L’espace vert EPO au cœur d’une vive controverse

L’affaire de la gestion de l’espace vert EPO en ville de Bunia suscite de vives tensions. Dans une déclaration faite ce lundi devant la presse, le Réseau des Intellectuels de l’Ituri (RII) s’insurge contre ce qu’il qualifie de tentative de spoliation d’un bien public destiné à la jeunesse locale. Le président du Conseil d’administration du RII, Samy Sugabo, dénonce une « incohérence manifeste » entre les versions données par les différentes parties impliquées dans la gestion de cet espace.

« Le maire affirme que l’espace est désormais confié à un individu à des fins commerciales. De son côté, le président du Conseil provincial de la jeunesse parle d’un projet financé par l’Union européenne en faveur de la jeunesse iturienne. Enfin, le gestionnaire actuel soutient une version totalement différente », a déploré M. Sugabo. Pour lui, ces contradictions révèlent une tentative de vente déguisée et d’exploitation illégale de l’espace, ce qui constitue une atteinte grave à un patrimoine destiné à l’épanouissement de la jeunesse.

Autre point d’indignation : l’injonction faite aux actuels occupants de libérer les lieux dans un délai de six mois. Une mesure jugée brutale et sans concertation par les membres du RII, qui craignent que les activités économiques menées sur place ne soient tout simplement étouffées.

Réagissant à ces allégations, le président du Conseil provincial de la jeunesse, Deogratias Bungamuzi, affirme ne pas être au courant d’une quelconque tentative de spoliation. Il promet néanmoins de se pencher sur le dossier afin de faire toute la lumière.

Dans une mise au point ce mercredi, le maire de la ville de Bunia, Jean-Bosco Mbuyi Kola, a réfuté en bloc les accusations portées contre lui. Il affirme qu’il s’agit simplement d’un réajustement contractuel avec un nouveau partenaire, suite à la rupture annoncée par le gestionnaire actuel, Alfred.

« Alfred m’a rapporté que les occupants de l’espace ne paient pas régulièrement, ce qui l’empêche à son tour de respecter ses engagements envers la mairie. Il m’a donc signifié sa volonté de mettre fin au contrat. Nous avons alors envisagé de confier la gestion à un autre partenaire plus fiable. Comment puis-je être accusé de spoliation alors que cet espace appartient à l’État ? », s’interroge le maire.

D’après nos sources, la décision de faire évacuer les lieux dans six mois fait suite à l’incapacité des tenanciers à honorer leurs obligations financières vis-à-vis d’Alfred, le gestionnaire en place. Celui-ci est également présenté comme partenaire officiel de la mairie.

L’espace vert EPO, situé au cœur de la ville de Bunia, accueille non seulement un terrain de football, mais aussi diverses activités commerciales, dont des restaurants, bars et lieux de loisirs prisés par la population.

Affaire à suivre.

Rachidi Kudra, depuis Bunia

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