
Bunia: Les exigences humanitaires liées à la santé mentale font l’objet d’un échange de l’UNPC et des psychologues cliniciens
L’Union Nationale des Psychologues Cliniciens (UNPC) section de l’Ituri, a réuni samedi 18 octobre 2025, les psychologues cliniciens au centre d’accompagnement psychosocial en ville de Bunia.
L’objectif de ce cadre d’échange a été d’initier les nouveaux psychologues à la culture des pratiques humanitaires, et de partager l’expérience entre collègues afin de leur permettre de s’adapter aux exigences humanitaires.
D’après Serge Risinga, psychologue au sein de cette coopération et l’un des orateurs, le contexte de l’Ituri expose davantage la population à des problèmes mentaux, et conseille-t-il à la population de pratiquer certaines techniques pour gérer le stress.
«L’Ituri depuis 2017, a connu un regain de violences, ce qui a entraîné un mouvement de la population. Beaucoup de personnes qui bénéficient d’aide humanitaire sont exposées à des problèmes mentaux, d’où la nécessité pour les psychologues d’apprendre comment les aider. Au-delà de cela, les psychologues doivent également s’entraider eux-mêmes en ce qui concerne la gestion du stress. Nous recommandons aux personnes d’appliquer les techniques de gestion du stress en respectant la trilogie de 8 heures de travail, 8 heures de repos et 8 heures de divertissement. Il est également important d’avoir une alimentation saine et équilibrée, ainsi que des loisirs. L’ensemble de ces techniques constitue des moyens de se guérir soi-même», affirme-t-il.
De son côté, Olivier Atido, psychologue clinicien au sein de l’UNPC, précise que ce cadre d’échange vise également à apporter une lumière sur certaines zones d’ombre entre les milieux académique et professionnel.
«Nous avons constaté que les psychologues cliniciens, les professionnels de santé mentale que nous sommes, arrivons à un moment où nous travaillons sans que la formation que nous recevons au niveau de l’université, ne peut se marier avec le monde professionnel. C’est pourquoi l’UNPC a jugé bon d’organiser une séance de mentorat et de partager l’expérience entre les professionnels de santé mentale, et plus particulièrement les psychologues qui interviennent dans le secteur humanitaire», a expliqué le psychologue Atido.
«Cette séance de mentorat et d’échanges entre psychologues vient d’apporter un plus au-delà de ce que l’université nous a apporté», affirme Prisca Birungi, l’une des participants.
«Ça nous éclaire sur ce qui se passe à la faculté et sur le terrain. On a essayé de balancer, on a réalisé que ça ne s’applique pas comme ça se passe à l’université, mais il y a des réalités. En plus, nous sommes dans des ONG, et nous apprenons parfois qu’il y a des théories que nous apprenons dans le milieu académique, par exemple la gestion de cas, comment ça se passe pour détecter certains troubles, comment les traiter, et tout» déclare-t-elle.
Notons que cette activité de l’Union Nationale des Psychologues Cliniciens, section de l’Ituri, s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre de chaque année.
Rachidi Kudra, depuis Bunia
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