Bunia : Le CICR forme une cohorte de soignants aux soins primaires d’urgence pour sauver plus de vies
Face à la recrudescence des urgences médicales liées aux violences armées et au manque de soins spécialisés en Ituri, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a organisé du 1er au 6 décembre 2025, une formation en Soins Primaires d’Urgence (SPU) à l’intention de vingt personnels soignants issus de Bunia et de ses environs.
Cette formation, conduite par la sous-délégation du CICR à Bunia, a réuni des professionnels de santé provenant de cinq structures médicales des zones de santé de Bunia et de Rwampara, notamment, les Hôpitaux Généraux de Référence de Bunia et de Rwampara, l’hôpital militaire de Bunia, le dispensaire de la prison centrale de Bunia, le centre hospitalier de référence de Rwankole ainsi que la Croix-Rouge de la République Démocratique du Congo (CRRDC).
Durant les quatre premiers jours, les participants ont été initiés aux principes fondamentaux des soins primaires d’urgence. Les 5 et 6 décembre, sept d’entre eux ont bénéficié d’une formation des formateurs afin de renforcer durablement les capacités locales. La session a été animée par trois formateurs venus de Bukavu et a alterné théorie, pratique, discussions de cas cliniques et exercices de simulation.
Selon William Baraka, formateur principal, l’essentiel de la formation reposait sur une approche simple mais vitale : l’évaluation systématique du patient gravement malade ou blessé.
« Le centre de notre formation, c’était l’approche méthodique et systématique du patient en situation d’urgence. Tout patient gravement malade ou blessé doit être évalué selon l’approche ABCDE. C’est une méthode rapide, efficace, qui permet de ne pas passer à côté des éléments cliniques essentiels, surtout dans un contexte de stress », explique-t-il.
La formation met également l’accent sur la sécurité du soignant et du patient, la prise en charge immédiate des conditions potentiellement mortelles, l’anamnèse simplifiée (SAMPLE), l’examen secondaire tête-aux-pieds et une référence structurée du malade lorsque nécessaire.
Les participants saluent une formation jugée capitale et opportune. L’un d’eux témoigne :
« Cette formation nous a appris comment aborder un malade grave de manière structurée, comment identifier ce qui peut le tuer en premier et agir rapidement. Ce n’était pas réservé seulement aux médecins, même les infirmiers ont appris à appliquer ces principes. »
Un autre participant souligne l’impact immédiat sur sa pratique quotidienne :
« Avant, quand un malade arrivait aux urgences, on ne savait pas toujours par où commencer. Maintenant, nous avons une nouvelle approche claire pour la prise en charge et la référence des patients, même dans un simple centre de santé. »
Au-delà de la formation, le CICR poursuit son appui au système de santé local. À Bunia et dans ses environs, l’organisation fournit, selon les besoins, des médicaments et des kits de stabilisation des blessés par arme à l’Hôpital général de référence de Bunia. Elle appuie également de manière trimestrielle le dispensaire de la prison centrale de Bunia et le Centre de réadaptation de Rwankole.
Papy kilongo
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