
Bunia : la journée internationale de la langue maternelle célébrée sous le rythme culturel
Le monde célèbre chaque 21 février, la journée internationale de la langue maternelle, en ville de Bunia, cette journée a été célébrée par l’université Shalom de Bunia et le centre international de la traduction biblique.
C’était un moment de laisser à chacune des dix-huit (18) langues utilisées par les 21 communautés de l’Ituri de s’exprimer pour qu’elles se sentent acceptées par les autres, afin d’éviter la disparition des langues et des cultures.
Pour le professeur et traducteur de la bible Bagamba Arali, il faut standardiser les langues pour leur sauvegarde.
«la standardisation des langues signifie que le spécialiste puisse étudier et établir le nombre de dialectes de la langue et à la fin de cette étude, on désigne à la communauté la variété la mieux et la plus comprise et c’est cette variété là qu’il faut écrire. Alors, une fois la langue est écrite, maintenant, on peut conserver les connaissances que la communauté a développé au fil des ans, on ne sait pas combien de milliers d’années. Ce qu’il faut aujourd’hui, ce que nous puissions emmener les langues vers l’écrit, parce que maintenant nos enfants ne passent plus de temps avec nous à la maison, les enfants sont à l’école, mais, il faut arriver aussi à faire passer le message de l’oral à l’écrit» a déclaré le Professeur Bagamba.

Pour META WANI Michel, président de l’Union des Associations Culturelles pour le Développement de l’Ituri (UNADI) les langues de chacune des communautés doivent être protégées et que les communautés sachent que leurs langues sont importantes pour véhiculer des messages.
« chaque communauté a d’abord une langue en Ituri et ces langues doivent être protégées comme toutes les autres langues et nous avons compris que par rapport aux enseignements qu’on nous enseigne dans des écoles, on nous enseigne l’anglais, la langue française alors que nous avons nos langues maternelles. Nous pensons que c’est un moment opportun pour que les communautés comprennent que leurs langues aussi sont importantes pour véhiculer les messages, les pensées dans les communautés. Toutes les communautés doivent prendre conscience pour la protection de leurs langues maternelles. Il n’y a pas une langue qui soit supérieure à l’autre. Nos langues sont beaucoup plus importantes dans nos communautés. Nous sommes dans l’intérêt d’apprendre à nos enfants nos langues maternelles» a expliqué Michel META.
Douglas Boom, chercheur en linguistique au Centre de Traduction Biblique de Bunia précise que «la langue maternelle marque une identité intime, et sa perte risque de déclencher une crise chez chacun dans chacune des communautés. Cette langue véhicule les connaissances essentielles liées aux patrimoines culturels.»
Quelques communautés de l’Ituri dont Ndoo, Alur, Hema, Kakwa, Lendu, ont célèbré cette journée à travers des scenettes pour exprimer les valeurs culturelles.
Rappelons que la journée internationale de la langue maternelle a été instituée par les Nations-Unies en 1999.
Blaise Wathum

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