Le paysage politique de la capitale cuprifère a connu un bouleversement majeur ce dimanche, après que le Conseil d’État a ordonné la réintégration de Mme Joyce Tunda Chansa dans ses fonctions de maire de la ville. Cette décision annule l’arrêté ministériel qui avait permis la désignation de Patrick Kafwimbi Lumamba comme maire ad intérim il y a quatre mois.

À l’origine de ce retournement, un recours en annulation introduit par Joyce Tunda elle-même, par l’entremise de son avocat, Me Emery Tshibanda Ngalamulume. L’action en justice visait l’arrêté signé par le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, jugé non conforme aux dispositions légales encadrant la décentralisation en RDC.

Selon l’argumentaire de la partie requérante, ladite nomination violait notamment les articles 3 et 126 de la Constitution, qui précisent que les maires ne peuvent être nommés que par le Président de la République, sur proposition du ministre de tutelle. En clair, ce dernier ne détient aucun pouvoir de désignation directe.

Le greffier en chef a.i. du Conseil d’État, Fabrice Manzenza, a confirmé que la décision est immédiatement exécutoire. La publication au Journal Officiel en constituera une étape formelle, mais non suspensive. M. Patrick Kafwimbi est donc sommé de céder le fauteuil municipal à Mme Tunda sans délai.

Ce rebondissement intervient dans un climat politique déjà tendu au sein des institutions provinciales du Haut-Katanga, où les rivalités internes et les querelles de compétence alimentent régulièrement les débats.

Le retour de Joyce Tunda à la tête de la mairie de Lubumbashi pourrait ainsi raviver certaines tensions et redessiner les équilibres locaux à quelques mois d’échéances politiques majeures.

César Marcelo, depuis Lubumbashi