
Conflits RDC-Rwanda : à Washington, Kinshasa et Kigali signent un accord de paix historique sous médiation américaine
Un vent d’espoir souffle sur la région des Grands Lacs. La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé ce vendredi un accord de paix à Washington, marquant un tournant majeur dans la quête d’une solution pacifique à la crise qui déchire l’Est de la RDC. Ce rapprochement a été facilité par la diplomatie américaine, avec en toile de fond la volonté de Washington de stabiliser une région stratégique.
L’accord a été signé en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, de la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, et de son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe. Il intervient après des années de tensions croissantes, marquées notamment par l’implication présumée du Rwanda dans le soutien au M23, selon plusieurs rapports des Nations unies.
Une reconnaissance des responsabilités partagées
Dans son intervention, Thérèse Kayi kwamba a salué le leadership du président américain Donald Trump dans la facilitation de ce processus :
«La paix est un choix, mais aussi une responsabilité. Ceux qui ont le plus souffert nous regardent et attendent que cet accord soit respecté », a-t-elle déclaré avec gravité, en évoquant les populations victimes des violences dans l’Est congolais.
De son côté, Olivier Nduhungirehe a posé les bases d’un nouveau départ en insistant sur la priorité rwandaise : la neutralisation des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), actifs sur le sol congolais depuis des décennies.
«Cette décision repose sur l’engagement pris ici de mettre fin, de manière irréversible et vérifiable, au soutien apporté aux FDLR et aux milices associées », a-t-il précisé.
En contrepartie, le Rwanda s’engage à lever ses dispositifs militaires « défensifs » déployés le long de la frontière congolaise, et à collaborer pour le retour des réfugiés avec le soutien du HCR.
Une prochaine rencontre entre Kagame et Tshisekedi
La signature de cet accord n’est que la première étape d’un processus plus large. Une rencontre au sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame est attendue en juillet prochain, toujours à Washington. Ce tête-à-tête devrait permettre d’ancrer la réconciliation politique au plus haut niveau, et de superviser personnellement les engagements pris par les deux États.
Pour Washington, ce succès diplomatique renforce son rôle d’arbitre dans une région clé, tout en protégeant ses propres intérêts économiques, notamment dans le secteur minier congolais. Mais au-delà des enjeux géopolitiques, l’accord redonne surtout une lueur d’espoir à des millions de civils pris au piège de conflits interminables.
Reste à savoir si les promesses faites sur les rives du Potomac résisteront aux réalités du terrain dans les forêts de Rutshuru, les collines du Nord-Kivu ou les plaines de Masisi.
Robyzon Banza depuis Kasaï-Oriental
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