Les routes d’accès stratégiques de l’Ituri se dégradent dangereusement, notamment les axes Bunia-Kasenyi et Bunia-Komanda, mettant en péril la mobilité des populations et des opérateurs économiques. Après de fortes pluies tombées jeudi 19 juin, la route Bunia-Kasenyi a été coupée par des inondations, rendant toute circulation quasi impossible.

Sur ce tronçon de haute importance économique, les vallées profondes, bourbiers glissants et amas de pierres rendent le passage des véhicules non seulement difficile, mais aussi dangereux. Une situation qui inquiète fortement le Parlement provincial des Jeunes de l’Ituri.

Dans une déclaration à la presse, Jeff Zamatanda, président de la commission Justice et Paix au sein de cette structure juvénile, a dénoncé la passivité des autorités face au délabrement progressif de ces routes :

«Nous dénonçons le délabrement du tronçon Bunia-Kasenyi et Bunia-Komanda. Après l’insécurité, les jeunes sont aujourd’hui victimes d’accidents mortels à cause de l’état des routes, malgré le paiement régulier de taxes censées garantir leur maintenance. Nous recommandons au gouvernement de prendre toutes les mesures possibles pour entretenir ces routes et assurer la protection de ceux qui y circulent, en particulier les jeunes ».

Kasenyi, zone frontalière avec l’Ouganda via le lac Albert, située à environ 55 km de Bunia, est désormais quasiment enclavée. Les difficultés de circulation impactent le commerce transfrontalier, l’approvisionnement en produits de première nécessité, ainsi que la mobilité des travailleurs et des élèves.

Le Parlement des Jeunes insiste sur l’urgence d’interventions concrètes sur ces axes vitaux, afin d’éviter un isolement complet de plusieurs localités et une aggravation des pertes humaines et économiques. Il en appelle à la responsabilité du gouvernement provincial pour lancer sans délai les travaux de réhabilitation et d’entretien routier.

Alors que l’Ituri fait déjà face à de nombreux défis sécuritaires et humanitaires, la dégradation de ses infrastructures routières apparaît comme un facteur aggravant la précarité.

Rachidi Kudra de retour de Kasenyi