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Enfants de la pierre : l’autre visage de Lubumbashi

Sous un soleil implacable, la poussière des pierres mêlée à la sueur d’enfants trop jeunes pour porter un marteau dessine une réalité insoutenable dans la carrière de moellons de Kasangiri. Ici, chaque jour, des dizaines d’enfants troquent leur droit à l’enfance contre quelques billets, au prix de leur santé, de leur éducation et de leurs rêves.

Parmi eux, Amina Kabila, 10 ans, montre ses mains écorchées par deux années de labeur.

« Les jours où je vends deux sacs, je ramène 4.000 francs à la maison », confie-t-elle.

À côté d’elle, Samuel Lemba, 12 ans, continue de casser les pierres tout en récitant les tarifs de vente comme une leçon bien apprise : « 2.000 francs le sac. »

Ces enfants, que l’on devrait retrouver sur les bancs d’école, se retrouvent plongés dans un cycle infernal où la pauvreté dicte leur quotidien. Leurs efforts ne sont pas un choix mais une nécessité imposée par des conditions de vie précaires. Pour certains, comme Joseph Mulumba, 9 ans, l’école n’a jamais été une option. « Je n’ai jamais eu la chance d’y aller », déclare-t-il avec une résignation douloureuse.

Ces voix, souvent étouffées par le vacarme des coups de marteau, sont pourtant le cri d’alarme d’une génération sacrifiée. L’exploitation des enfants dans les carrières de Lubumbashi est une réalité flagrante, un manquement grave aux droits fondamentaux de l’enfant.

Face à cette tragédie silencieuse, les acteurs sociaux, les autorités et la communauté internationale sont interpellés : combien d’enfants devront encore grandir trop vite avant qu’une réponse concrète ne soit apportée ?

César Marcelo depuis Lubumbashi

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