L’activisme des groupes armés, notamment celui des Maï-Maï, continue de plonger dans le chaos plusieurs localités situées le long de l’axe Biakato-Makeke, dans la chefferie de Babila Babombi, territoire de Mambasa (province de l’Ituri). En plus des violences récurrentes, la coordination provinciale de la protection civile dénonce des violations graves des droits de l’enfant, notamment le recrutement forcé de mineurs, accentuant la vulnérabilité des communautés locales.
Recrutement forcé d’enfants : une alerte alarmante
D’après des sources locales relayées par la protection civile, des cas de recrutement forcé d’enfants âgés de 10 à 14 ans ont été signalés dans plusieurs villages, notamment Makeke, Bella et Kukuya, situés dans le groupement Mambembe, au sein de la chefferie des Babila Babombi. Ces enfants sont souvent contraints de rejoindre les rangs des combattants sous la menace, ou par désespoir face à une insécurité chronique qui prive leurs familles de moyens de subsistance. Ce phénomène inquiétant s’étend jusqu’à Mangina, une localité stratégique située à la frontière entre l’Ituri (Mambasa) et le Nord-Kivu.
Les activités des groupes armés dans cette région ne se limitent pas au recrutement d’enfants. Ils s’adonnent également à l’imposition de taxes illégales, aux attaques contre des civils et à l’entrave des activités socio-économiques normales. Ces pratiques constituent des violations flagrantes des droits humains fondamentaux et exacerbent une situation humanitaire déjà critique dans ces zones marginalisées.
Une réponse concertée s’impose
Le recrutement d’enfants dans les conflits armés constitue une violation grave du droit international, en particulier de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses protocoles facultatifs, auxquels la République démocratique du Congo (RDC) est partie. Cette pratique compromet l’avenir des enfants et contribue à la perpétuation de l’instabilité dans la région.
Face à cette crise, la coordination provinciale de la protection civile appelle à une mobilisation urgente et coordonnée de tous les acteurs concernés : autorités locales, organisations de la société civile, agences humanitaires et partenaires internationaux. Les priorités identifiées incluent :
- Sensibilisation et prévention : Organiser des campagnes ciblées pour informer les communautés des droits des enfants et des conséquences du recrutement de mineurs.
- Renforcement des mécanismes de protection : Mettre en place des comités locaux pour signaler les cas de recrutement et protéger les enfants en danger.
- Soutien psychologique et éducatif : Offrir une prise en charge complète aux enfants libérés des groupes armés pour faciliter leur réintégration dans la société.
- Responsabilisation des groupes armés : Poursuivre en justice les responsables de ces violations et renforcer les dispositifs sécuritaires pour contrer leurs activités.
Un défi humanitaire et sécuritaire majeur
La situation dans la chefferie de Babila Babombi reflète l’ampleur des défis auxquels la province de l’Ituri fait face. Le recrutement d’enfants par les Maï-Maï est une pratique inhumaine qui exige une réponse immédiate et coordonnée. Restaurer la paix dans cette région et offrir un avenir aux enfants nécessite de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité tout en renforçant les dispositifs de protection.
L’implication de toutes les parties prenantes est essentielle pour redonner espoir aux communautés affectées et garantir aux enfants un avenir digne.
Papy Kilongo
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