Ituri : La quatrième réunion du programme ESPER tenue à Bunia en présence des parties prenantes
Au moins quarante parties prenantes de différentes composantes notamment, les personnalités de l’administration publique de l’État, de sécurité, de la justice, des structures de la société civile, les chefs coutumiers, et les ONGs partenaires ont pris part lundi 05 août 2024 à Bunia en Ituri, à la quatrième réunion du Comité de suivi intra provincial du programme » Ensemble pour la Sécurité et la Paix à l’Est de la RDC, (ESPER) ».
Mise en œuvre par le consortium VNG International et CORDAID en partenariat avec le gouvernement provincial, cette réunion a concerné cette mise en œuvre étalée sur une période de 2020 à 2024 et qui est axée essentiellement sur le partage des informations techniques relatives à la mise en œuvre des activités du programme, à la planification, à l’analyse des succès, des défis et à la proposition des mesures correctives, ainsi que les recommandations dans le cadre de la stabilisation et la sécurité.
Dans les quatre territoires où le programme ESPER est en exercice notamment, les territoires de Mahagi, Aru, Djugu et Irumu, les plans locaux de sécurité portent quelques avancées telles que la réduction sensible des barrières illégales érigées par des militaires, des policiers et des groupes armés sur certains tronçons routiers y compris d’autres formes des tracasseries, le découragement de la consommation des boissons fortement alcoolisées et des drogues, et la résolution des conflits du pouvoir coutumier de limite foncière et administrative. Les fréquentations entre les différentes communautés commencent à se réaliser graduellement dans certains coins de ces territoires précités, etc.
Au cours du débat de cette séance, il s’est révélé qu’il y a un grand défi qui semble ralentir le processus de rétablissement de sécurité. Il s’agit des présences et de la persistance des groupes armés locaux et étrangers. Au sud du territoire – Est et Sud-ouest du territoire d’Irumu par exemple, les rebelles ADF et leurs supplétifs ne cessent d’endeuiller la population. Les participants ont alors comparé cette situation du Sud du territoire d’Irumu à celle du territoire de Djugu où les groupes armés commettent beaucoup d’exactions, autour des carrés miniers, en étant en quête de l’or pour s’enrichir illicitement et pour se procurer illégalement des armes et des munitions.
Raison pour laquelle, la balle est renvoyée dans le camp du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S) pour la mise en application de ses activités. À côté de cela, un autre point soulevé est celui de l’occupation de certains espaces de la RDC par des armées étrangères.
L’exemple éloquant est l’envahissement d’une contrée du territoire de Mahagi par des militaires ougandais où ces derniers font la loi, mais aussi, les militaires marins de l’Ouganda menacent régulièrement les pêcheurs congolais sur le lac Albert en leur extorquant parfois leurs filets ou même leurs barques avec moteurs hors-bord. Par conséquent, le plan d’action sécurité devra être perennisé par le gouvernement sans relâche, dans toutes ces parties de la province sans négliger d’autres milieux de la province.
Rappelons que le programme ESPER contribue à la stabilisation à travers la promotion et l’amélioration de la gouvernance sécuritaire et judiciaire ainsi que la cohésion sociale à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Alphonse Likana