La province de l’Ituri contient 21 communautés, une pluralité ethnique qui n’est malheureusement pas bien exploitée dans cette jeune province où, des groupes armés d’obédience communautaire pullulent. Cette question inéluctable qui est chevillée dans la bouche de plusieurs iturien s’oppose à l’évolution de cette province, naquit depuis 2015.
«Il est de quelle communauté ? » devant cette question communautarisée, si on ne cède pas aux caprices, on est forcément répugnant. Du coup, après la réponse, Ils sont rois, toisent avec mépris, refusent toute assimilation et réclament un statut particulier. On ne désignera personne pour éviter les problèmes, parce qu’on ne peut plus rien dire de toute façon.
Pourtant, dans la société moderne, les relations entre les individus sont abstraites, juridiques et contractuelles, elles relèvent de la « société ». La société moderne toutefois se caractérise par la prépondérance du lien « sociétaire ». La distinction entre « communauté » et « société » permet ainsi de caractériser les différentes relations qui peuvent s’établir entre les membres de la société débouchant au métissage des idées, des habitudes, des initiatives, des compétences…
La province de l’Ituri est victime de la compréhension erronée d’une communauté. Cette ignorance donne lieu aux jugements, raisonnement purement communautaires que sociaux tels que : « je ne travaille que avec les membres de ma communauté… » « Tous les membres de la communauté X sont pareils… » « Parce que ça concerne l’un des membres de notre communauté, ça doit impérativement nous préoccuper tous »
Les liens qui unissent ceux qui partagent une même histoire ou une même religion, ces liens de type « communautaire », sont naturels et, en tant que tels, respectables. Mais l’appartenance à un groupe particulier ne devrait pas aboutir à l’enfermement à l’intérieur de ce groupe. Les particularismes ne devraient pas non plus être contraires aux valeurs qui fondent l’ordre démocratique, la liberté et l’égalité de tous les êtres humains.
La reconnaissance de droits particuliers, comme le proposent des auteurs communautariens sur reseau-conope.ft, comporterait des risques. Le premier est d’être contradictoire avec la liberté des individus. Accorder des droits à des communautés risque d’enfermer les individus dans leur particularisme, de les assigner à un groupe, à l’encontre de leur liberté personnelle et de leur possibilité d’échange avec les autres.
Le second concerne l’intégration sociale. La reconnaissance publique de groupes particuliers risque de consacrer et de cristalliser le particularisme aux dépens de ce qui unit les citoyens, à organiser les replis des individus sur leur communauté d’origine au lieu de leur donner les moyens de la dépasser et d’entrer en relation avec les autres.
Et si l’Ituri raisonnait social loin de la communauté ?
Papy Kilongo
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