Affecté à Wamba dans la province du Haut-Uélé, Monseigneur Évêque Emmanuel Ngona en provenance de la Côte d’Ivoire et originaire de la province de l’Ituri n’est pas bien accueilli par des chrétiens catholiques de la place. Ces derniers ne veulent pas être dirigés par les fils d’une autre province, sous prétexte que les non originaires ne travaillent pas pour le développement de leur milieu.
Depuis son affectation à Wamba, Monseigneur Emmanuel Ngona, désormais Évêque s’est heurté face au tribalisme des autochtones du Haut-Uélé, c’est ce que dénoncent les jeunes de l’Ituri regroupés au sein du Collectif des Mouvements Associatifs des Jeunes Ituriens (COMAJI).
«[…] Nous suivons religieusement ce traitement injuste imposé à notre frère Monseigneur Emmanuel Ngona, Évêque du diocèse de Wamba, suite à une manipulation des certains dirigeants politiques et religieux originaires de ce territoire.»
Nous dénonçons un silence complice des autorités de l’église, qui ont la mission d’unir ses fils et filles du monde. Ces jeunes de l’Ituri déplorent le silence impuissant des autorités étatiques tant nationale, provinciale que territoriale, dont des décisions qui devraient rétablir l’ordre face à ces appels et comportements xénophobes qui, au-delà de ternir l’image de l’église catholique, violent la loi de notre pays, donnant le droit à chaque congolais de vivre, travailler et exercer dans la quiétude partout en République Démocratique du Congo […]» ont-ils dénoncé ces jeunes de l’Ituri.
COMAJI envisage prendre le monde, les communautés nationale et locale en temoin et promet de porter plainte contre l’inconnu pour tribalisme et xénophobie si Kinshasa à travers les dirigeants de l’église catholique au Congo ne réagit pas à cette situation xénophobique dont les conséquences pourraient être fâcheuses.
COMAJI rappelle aux filles et fils du Haut-Uélé que:
«[…] nous avons ici en Ituri, des frères ressortissants de cette province et qui vivent en toute tranquillité en Ituri et qui, au-delà du ministère spirituel qu’exercent certains, d’autres exercent même des fonctions et mandats politiques et exigeons la même attitude face aux Ituriens vivants dans le Haut-Uélé, étant tous congolais […]»
Dans un communiqué du 23 février 2024 consulté par Ituri.cd, ces jeunes prêchent l’amour fraternel à leurs frères :
«[…] nous appelons nos frères au calme et à l’amour du prochain tel que notre Jésus-Christ nous a toujours recommandé et dans le même angle, de cesser toutes ces démarches tendant à détruire l’unité et la cohésion nationale telles ont toujours été un cheval de bataille du Chef de l’État […]»
Monseigneur Emmanuel Ngona a occupé les fonctions suivantes et suivi ses études dans divers domaines :
- Vicaire paroissial (1990-1994) puis curé (1994-1996) à Birni N’koni au Niger ;
- Licencié en sciences sociales à l’Institut catholique de Paris (1996-1999) ;
- Curé à Zinder au Niger (1999-2004) ;
- Délégué au chapiteau général à Rome (2004) ;
- Assistant provincial à Ouagadougou au Burkina Faso (2005-2008) ;
- Recteur du Philosophat des Pères Blancs à Ouagadougou (2008-2009) ;
- Provincial à Bukavu en République démocratique du Congo (2009-2010) ;
- Membre du Conseil général des Missionnaires d’Afrique à Rome (2010-2016). Depuis 2017, il est supérieur provincial des Missionnaires d’Afrique à Bukavu, en République démocratique du Congo. Il est à la fois membre du Conseil presbytéral et du Collège des consulteurs de l’archidiocèse de Bukavu.
Précisons que l’église catholique procède régulièrement à la permutation et affectation des évêques à travers le monde sans tenir compte de la race, ni origine ni nationalité.
Rédaction.