Le climat demeure tendu autour du lycée Lubusha, situé à Luisha sur l’axe Likasi, où le contentieux opposant l’établissement aux exploitants miniers continue de soulever de vives réactions. Excédées par les nuisances sonores et les risques environnementaux provoqués par les activités minières avoisinantes, les élèves ont décidé de rompre le silence.

Dans un mémorandum adressé successivement à l’Assemblée Provinciale et au gouvernorat du Haut-Katanga, les jeunes filles ont fait part de leur inquiétude face aux dangers croissants qui pèsent sur leur école. Accompagnées du vicaire Denis Moto, elles ont déploré la dégradation progressive de leurs conditions d’études, mise en péril selon elles par l’exploitation minière quasi permanente autour du site.

Une école transformée en zone de danger

Devant la presse, les élèves ont décrit un quotidien devenu insupportable.
Elles évoquent des salles de classes secouées par les vibrations, un environnement saturé de poussières toxiques et un vacarme incessant qui rend l’apprentissage difficile. Elles parlent également de la présence de groupes opérant dans la clandestinité, ce qui alimente un sentiment d’insécurité.

« Notre école n’est plus ce lieu de formation et de protection qu’elle devrait être. Elle se transforme petit à petit en un espace de menaces. Entre les bruits assourdissants, les poussières nocives et les activités illégales qui nous encerclent, notre santé, notre sécurité et notre avenir sont mis en péril », ont-elles déclaré.

Des entreprises minières pointées du doigt

Selon les élèves, les sociétés Comulu et Excellence Minérale seraient responsables de ces exploitations menées au mépris des normes et des lois de la République. Elles les accusent d’opérer trop près du périmètre scolaire, en violation de toute réglementation.

Les écolières regrettent également l’attitude des autorités locales, qu’elles qualifient de « silencieuses » alors qu’elles devraient garantir la protection d’un établissement catholique vieux de plus de sept décennies.

Menace de déguerpissement et appel urgent à l’intervention de l’État

Le lycée de Lubusha serait par ailleurs menacé d’un déguerpissement lié aux appétits miniers dans la région. Une perspective que les élèves rejettent fermement. Elles réclament des compensations pour les dommages déjà subis et appellent les autorités à préserver leur droit à une éducation dans un environnement sain et sécurisé.

« Nous demandons que les autorités prennent leurs responsabilités. Nous voulons étudier dans la paix, la dignité et la sécurité », ont-elles conclu.

César Marcelo depuis Lubumbashi