Ce mardi 21 octobre, le climat reste tendu à Oïcha chef-lieu du territoire de Beni, où un bras de fer s’intensifie entre la société civile locale et la bourgmestre Kavira Mwengé Eugénie. Les forces vives de la commune dénoncent une mauvaise gestion et réclament son départ immédiat, tandis que plusieurs voix appellent à une désescalade.

Parmi elles, celle de Maître Achille Kapanga, avocat au barreau de la Tshopo et ancien maire de la ville de Beni. Il invite à une gestion responsable et apaisée de la crise, tout en appelant à l’implication rapide de l’administrateur militaire du territoire de Beni.

« La bourgmestre a une hiérarchie, du territoire jusqu’au gouvernorat. Ceux qui sont en dehors du système pensent que gérer, c’est facile. Ce ping-pong entre la société civile et la commune n’est pas constructif », a-t-il déclaré.

Plaidoyer pour le dialogue et la transparence

Me Kapanga reconnaît les droits de la société civile à exprimer ses inquiétudes, mais insiste sur son rôle d’accompagnement plutôt que de confrontation systématique. Il appelle à plus de transparence dans la gestion municipale, tout en encourageant la bourgmestre à renforcer son lien avec la population :

« Elle doit se rapprocher de toutes les couches sociales, circuler dans les quartiers, écouter les administrés et comprendre leurs besoins urgents. »

Il déplore également les appels à l’incivisme fiscal lancés par certaines composantes de la société civile, rappelant que les taxes sont vitales pour le fonctionnement de la commune.

« On ne peut pas construire une ville sans ressources. Encourager le non-paiement des taxes, c’est affaiblir les services de base. »

Vers une commune apaisée et tournée vers l’avenir

Pour Me Kapanga, le poste de bourgmestre est stratégique et s’inscrit dans une dynamique politique nationale. Il exhorte toutes les parties à travailler ensemble dans l’intérêt général :

« Il faut cesser les divisions et œuvrer pour une Oïcha forte, paisible et ambitieuse. Cette commune a une vocation agricole à développer. L’unité est notre seul chemin vers le progrès. »

La situation reste toutefois tendue sur le terrain. Les appels au calme se multiplient, alors que les attentes de la population en matière de bonne gouvernance, d’inclusion et de développement demeurent élevées.

Janvier KASEREKA MALIKIDOGO – Depuis Beni, Nord-Kivu