Bunia-Santé : la dualité entre la médecine moderne et traditionnelle tranchée par l’équilibre économique
La médecine traditionnelle à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, s’est transformée en un business exercé par les tradipraticiens. Les grands hôpitaux de la médecine moderne, bien qu’existant, semblent réservés aux nantis, laissant les moins fortunés recourir aux pratiques ancestrales.
Dans les quartiers Yambi et Kindia, certains habitants, interrogés par ITURI.CD, témoignent avoir été guéris, tandis que d’autres justifient le recours aux tradipraticiens par des considérations économiques.
La reconnaissance des mérites des ancêtres, la crainte des effets indésirables des médicaments synthétiques, l’appréhension face à de nouvelles interventions chirurgicales, et les limitations de la médecine moderne dans le traitement de certaines pathologies, sont-là certaines raisons évoquées par des patients pour justifier la préférence de la médecine ancêtrale.Toutefois, la principale raison demeure le faible niveau de revenus de la population.
Pour le Dr. Patient Wilson Mazirane, les conséquences de la médecine traditionnelle sont parfois gérées par la médecine moderne. Il Indique que les tradipraticiens exposent les patients à de produits potentiellement néfastes pour leur santé et pointe du doigt la non-conventionnalité des tradipraticiens, qualifiant la plupart d’entre eux de charlatans.
«La médecine traditionnelle n’est pas conventionnelle. De fois ils n’ont pas des précisions sur leur diagnostic… la majorité sont de vrais charlatans, ils vous donnent un mauvais diagnostic et un mauvais médicament, ils te donnent 10 pathologies et le patient sent qu’il est vraiment très malade et est obligé d’aller chercher l’argent pour sa prise en charge alors que c’est la pire escroquerie, » explique-t-il.
En outre, le médecin fait l’éloge de la médecine moderne et lance un appel pressant aux autorités de la santé pour réguler rigoureusement l’exercice des tradipraticiens.
«La médecine moderne, c’est une médecine universelle démontrée partout au monde et dont les principes de prises en charge sont basés sur des médecines bien définies et universelles, je souhaiterai que la santé public et les autorités qui s’occupent de la santé… qu’ils arrivent à bien déceler le plus grand problème de la population, de bien s’en occuper et s’investir de ces tradipraticiens: « qui doivent exercer et qui ne le doivent pas »; parceque la majorité de ces gens-là sont beaucoup plus de malfaiteurs que de bonnes personnes qui doivent offrir à la population les soins de qualité, » martèle-t-il.
Quoi qu’il en soit, la dualité entre tradition et modernité médicale à Bunia soulève des défis complexes. Ce qui exigent une approche équilibrée pour assurer des soins de santé accessibles et de qualité à la population.
Olive Punzu