Ituri : la mendicité «Papa Saidiya», phénomène amère des enfants en situation de la rue à Bunia

En ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, un groupe vulnérable de jeunes surnommé « Papa Saidiya », attire l’attention sur les défis et les menaces qui pèsent sur les enfants en situation de la rue. Ces enfants, contraints à la rue en raison notamment de la pauvreté, de la violence familiale ou des conflits armés subis dans leurs territoires respectifs, sont confrontés à de nombreux risques: la violence, la maladie et la malnutrition.

La transition forcée de la vie familiale à une existence en plein air, expose ces enfants à des risques accrus, allant de la maltraitance par leurs pairs aux maladies dues à un manque de soins adéquats.

Le constat est que les Organisations Non-Gouvernement(ONG) locales, qui se présentent bien de fois comme des porteuses de solutions, ont souvent déçu. Elles créent des centres d’encadrement et des réinsertions familiales, malheureusement de courte durée. La trahison financière de certaines de ces organisations a laissé ces enfants dans une situation précaire, avec un retour fréquent à la rue.

Dans une interview avec ituri.cd, certains membres de « Papa Saidiya » commencent à comprendre qu’il est temps pour eux de se prendre en charge. Ainsi, ils rejettent la mendicité, affirmant qu’ils travailleront désormais d’arrache-pied pour subvenir à leurs besoins. Ces jeunes, jadis traumatisés, manifestent une nouvelle détermination. Leurs visions comprennent entre autres le retour en famille, la reprise des études, la fondation d’un foyer et l’acquisition de compétences professionnelles pour assurer leur survie.

Faisant preuve de résilience, ces enfants plaident en faveur d’un soutien gouvernemental, sollicitant un appui en termes d’hébergement et de formation professionnelle pour briser le cycle de vulnérabilité auquel ils sont confrontés.

Signalons que selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), il y a plus de 2 millions d’enfants en situation des rues au Congo, soit 1 enfant sur 10.

Ces enfants sont souvent victimes de violence, notamment de viol, de torture ou de meurtre.

Olive Punzu

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