Bunia : taux très élevé de la mortalité au sein du site des déplacés de Kigonze dû à la famine

Ça fait près d’une année et demi depuis que les populations déplacées du site Kigonze et d’ailleurs n’ont plus d’assistance en vivre et non vivre.

Cette situation accentue leurs peines et misères, au point où des cas des morts ne cessent de grimper. De 86 morts en 2022, le site Kigonze a enregistré 123 morts au cours de l’année 2023, de suite d’une famine qui s’est déclarée dans ce site.

Selon le président du site, Papy Faustin, ce sont des enfants déclarés malnutris, personnes vivant avec handicap, les personnes de troisième âge ainsi que les mutilés qui sont les plus victimes de la mort forcée, faute de manque de nourriture.

Le cas le plus récent remonte de quelques jours, où un homme d’environ quatre-vingt (80) ans était retrouvé mort sous sa tente, plus de 10heures après sa mort, au courant de l’année 2023.

Il en est de même d’une autre femme qui, lors des affrontements, avait perdu toute sa famille, celle-ci, était également retrouvée morte dans sa hutte, presque une journée après qu’elle ne succombe toujours la même année.

Les cas des enfants, personnes vivant avec handicap et les mutilés ne sont pas à démontrer. Ils meurent de faim, relate le chef du site. De poursuivre:

«[…] Ils n’ont où aller pour se chercher de quoi manger. Ils n’ont pas des familles pour les assister. Si leurs voisins dans le site ne leur donnent rien, alors ils passent nuit affamés. Devinez maintenant leur sort dans quelques jours […]»

Les enterrer c’est aussi un casse-tête

Dans ce site des déplacés, le recueillement n’existe pas. Si une personne est morte, on la place à la morgue, en attendant le plutôt possible son enterrement. Selon madame Bethesaida, chargée du Genre et Famille dans le site de Kigonze, ces sont des moustiquaires imprégnées d’insecticides, distribuées récemment à la population de Bunia, qui les servent, de fois, pour couvrir les cadavres.

Le cercueil est de temps à autre pris en crédit, à la charge du Comité Directeur du site, qui n’a pas des revenus pour prendre en charge les dépenses sociales.

Actuellement, 209 déplacés sont morts à l’espace d’une année et demi, sans assistance du gouvernement congolais ni des organisations humanitaires(ONG).

Il faut savoir que présentement, ce site compte un nombre total de 21.145 personnes, dont 193 âgées, 96 handicapées et plus de 6.331 enfants en âge scolaire.

Papy Kilongo

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