L’évêque de l’Église anglicane du Congo (EAC), Monseigneur William Bahemuka Mugenyi, a lancé un appel fort à la population congolaise, et particulièrement aux habitants de l’Ituri, à adopter la paix comme un état d’âme et une culture, plutôt qu’un simple projet à exécuter.

Cette déclaration a été faite ce mardi à Komanda, dans la chefferie des Basili, territoire d’Irumu, à l’occasion d’un culte de confirmation à la paroisse anglicane locale, où près de 103 fidèles ont reçu le sacrement de confirmation.

« La paix ne doit pas être conçue comme un programme ou un projet, mais elle doit être vécue comme un état d’âme, une culture », a souligné Monseigneur Bahemuka devant la presse, dénonçant l’ancrage de la violence dans les communautés et l’attente d’une solution venue de l’extérieur.

Il insiste :

« Le rétablissement de la paix à l’Est du pays ne doit pas venir de l’extérieur. C’est l’affaire des Congolais entre eux. Si c’est un programme, il peut venir de l’extérieur, mais si c’est une culture, elle doit germer en nous, Congolais. »

Dans une province meurtrie depuis plus d’une décennie par les violences armées, les attaques des groupes armés locaux et étrangers, l’évêque du diocèse de Boga plaide pour un changement profond dans les mentalités, estimant que la paix ne pourra être durable que si elle devient une valeur partagée au sein des communautés.

Son passage à Komanda intervient après une tournée missionnaire dans le territoire voisin de Mambasa, également marqué par une insécurité persistante. Partout, Monseigneur Bahemuka exhorte à l’amour du prochain, au pardon et à la responsabilité collective dans la reconstruction morale et spirituelle de l’Ituri.

Un message de foi, mais aussi un cri de conscience dans une région où les armes parlent plus fort que les paroles, et où les populations, souvent livrées à elles-mêmes, attendent des leaders religieux et communautaires qu’ils soient les catalyseurs d’un espoir nouveau.

Olivier Okande depuis Komanda