Muhemedi Kongolo, cette figure emblématique de la presse et témoin des événements les plus marquants de l’Ituri
Le journalisme est un métier qui fait rêver. Cependant, beaucoup abandonnent à mi-chemin. Muhemedi Kongolo Jean Anaclet, grâce à sa plume, en a su faire de sa vie une carrière impressionnante.
C’est depuis plus de 20 ans qu’il est engagé comme journaliste. Passé par la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), station de Bunia (2003-2004), Kongolo a travaillé aussi pour Les Coulisses, un journal du célèbre Nicaise Kibel Bel Oka.
Depuis 2004, il travaille pour l’Agence Congolaise de Presse (ACP), une agence de presse du gouvernement congolais qui l’a rapproché du gouvernorat de l’Ituri : du règne du gouverneur Jefferson Abdallah Penembeka en passant par Jean Bamanisa jusqu’au Lieutenant Général Luboya N’Kashama, l’actuelle autorité provinciale.
Sa plume tenace et toujours dévouée pour la cause nationale fait de lui l’un des journalistes références de l’Ituri, une province dans dont il a vécu les moments forts de sa triste histoire.
Avec une histoire inspirante au-delà du vécu, pour une fois, Muhemedi Kongolo a mis sa plume au service de soi-même. En 24 ans sur le sol Iturien (district à l’époque), sur son chemin, toute l’histoire n’était pas rose. Sa chronique La vie des hommes, qui parle de lui-même, a été interceptée par buniaactualite.cd.
« Pendant toutes ces années passées en Ituri, j’ai vécu de visu quantité d’événements dramatiques et toutes les péripéties émaillées des scènes macabres horribles à voir dont les vestiges sont encore visibles dans certains endroits de la province».
J’ai vu la création du parti politique Union des Patriotes Congolais (UPC) chapeauté par son leader charismatique Thomas Lubanga Dylo le 15 septembre 2001.
J’ai vu l’escapade du chef rebelle dissident de la RDC/Goma avant sa scission à Kisangani, Ernest Wamba-dia-Wamba qui s’était retranché à Bunia, chef-lieu de l’Ituri, après la défaite de l’armée ougandaise à Kisangani lors des affrontements entre l’UPDF et le FPR en 1999.
J’ai vu l’arrivée à Bunia en 2000 du facilitateur Ketumile Masire, ancien président du Botswana, où il a été accueilli par Wamba-dia-Wamba.
J’ai vu la cérémonie d’enterrement de la hache de guerre au stade Amani de Bunia le 17 janvier 2001 en présence de Jean-Pierre Bemba, où les deux communautés sœurs Hema et Lendu avaient été représentées par leurs leaders, notamment le professeur Pilo Kamaragi et Thewi.
J’ai vu les dépouilles mortelles des agents du CICR tués à Fataki en 2002 dont la responsabilité fut attribuée à la milice FNI.
J’ai été informé de la mort brutale du chef Bira en la personne du chef Bungamuzi dont, selon les sources, la responsabilité fut attribuée à la milice UPC.
J’ai été témoin de l’enlèvement suivi de la séquestration du ministre national des droits humains Alphonse Ntumba Luaba et du journaliste Nicaise Kibel Bel Oka par le chef Yves Khawa Panga, emmenés jusqu’à Mandro, dont leur libération fut conditionnée par celle de Thomas Lubanga Dylo retenu à Kinshasa.
J’ai été témoin de l’installation de l’administration spéciale de l’Ituri après la table ronde tenue à l’église CECA 20 à Bunia, dont la formule de 1+4 fut appliquée à l’instar de celle du gouvernement central après le dialogue intercongolais tenu à Sun City entre les belligérants et le gouvernement central.
Et de cette formule de 1+ 4 tous les 5 Territoires de l’Ituri furent représentés respectivement Mambasa prit le lead à cause de sa non participation aux conflits armés en Ituri et c’est Emmanuel Leku Apuobo qui a été nommé Coordonnateur de la Commission de pacification de l’Ituri (CPI) et ses adjoints furent les représentants des territoires de Mahagi, avec Antoine Ukelo; Djugu c’était Thewi, Irumu, c’est le Professeur Ruhigwa, et Aru c’était Honorable Mileyo, et Madame Pétronille Vaweka était à l’assemblée comme Présidente avec son Vice Président, Kalimi Nyasi, avant qu’elle soit nommée en 2004 Commissaire de District de l’Ituri avec ses deux Assistants Joas Mbidjo Ngeza, en charge de l’administration et Dieudonné Rwabona, en charge de l’économie et finance.
J’ai été témoin de l’arrivée à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri en 2003, de la Force Artémis de l’Union européenne commandée par le général français Antoine Tonnier après avoir passé 3 mois dans des opérations de grande envergure visant à sécuriser la ville de Bunia en proie à une insécurité totale sans précédent causée par les deux factions rivales de la milice UPC et FNI, avant d’être remplacée par les Casques bleus de la MONUC.
J’ai vu le départ du major Lopondo Molondo qui gouvernait l’Ituri avant les affrontements entre l’APC et l’UPDF ayant causé plusieurs dégâts matériels et humains en ville de Bunia.
Voilà, grosso modo, quelques événements vécus pendant les années précédentes dont j’en fais une courte synthèse qui constituent à quelque chose près un mémento.
En conclusion, j’ai eu le privilège de travailler tour à tour aux côtés des autorités provinciales en tant que journaliste, à savoir le premier gouverneur de la province de l’Ituri, l’honorable Pr. Jefferson Abdallah Pene Mbaka, suivi de l’honorable Jean Bamanisa Saidi et aujourd’hui avec le gouverneur militaire, le Lt général Johnny Luboya N’kashama sous l’état de siège.
BUNIAACTUALITE.CD & ITURI.CD